Opéra

Contacts diffusion

Olivier Desbordes
06 82 58 04 07

Distribution

Direction musicale (en alternance) :
Gaspard Brécourt
Direction musicale (en alternance) :
David Molard
Metteur en scène :
Olivier Desbordes
Collaborateur à la mise en scène :
Benjamin Moreau

Violetta :
Serenad B.Uyar
Alfredo (en alternance) :
Gino Nitta
Alfredo (en alternance) :
Julien Dran
Germont (en alternance) :
Christophe Lacassagne
Germont (en alternance) :
Leonardo Galeazzi
Traviata muette :
Fanny Aguado
Flora :
Sarah Lazerges
Gaston :
Eric Vignau
Le Docteur Grenvil :
Matthieu Toulouse
Baron Douphol :
Laurent Arcaro
Le Marquis D’Obigny :
Yassine Benameur
Annina :
Nathalie Schaaff

Décor et costumes :
Patrice Gouron
Lumières :
Joël Fabing
Vidéaste :
Clément Chébli
Maquillage :
Pascale Fau

Choeur et orchestre Opera Eclate

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Dès les premières notes de l’ouverture de La Traviata, Verdi annonce la fin, ou bien ne se place-t-il pas déjà à la fin, pour remonter ensuite le passé avec le regard particulier qui caractérise la tragédie ?

AVIS / LA PRESSE EN PARLE ... 

Notes de mise en scène

Dès les premières notes de l’ouverture de La Traviata, Verdi annonce la fin, ou bien ne se place-t-il pas déjà à la fin, pour remonter ensuite le passé avec le regard particulier qui caractérise la tragédie ?
C’est ce double point de vue qui guide ce projet. D’une part, une Violetta mourante qui se remémore le passé et d’autre part, une Violetta qui s’étourdit dans les apparences et le mirage social. D’une part, une Violetta lucide témoin de ses vains espoirs et d’autre part, une Violetta jeune et ambitieuse qui tente de sortir du déterminisme social par son unique sensualité.
D’une part, une Violetta qui a mis son masque social et d’autre part, à la fin de son histoire, une Violetta sans masque qui, rongée par la maladie « symbolique », observe avec lucidité la traversée des apparences et le miroir de l’univers des hommes.
Pour se faire, la Violetta dénudée des apparences, chantera et regardera une autre Violetta qui correspond au modèle social imposé par les conventions. La Violetta lucide sera filmée en direct et projetée sur le fond du décor tandis que sur scène, un monde de fantômes normalisés s’ébattra dans un jeu social convenu et réglé.

La vision concomitante des deux phases de la personne (une sur scène, une sur l’écran) doit amener le spectateur à percevoir l’impasse où se trouve Violetta, les contradictions, la nécessité de la fin pour régler la question.

L’orchestre sera intégré dans l’espace scénique car la musique et ses exécutants font partie de « la règle du jeu », la salle de bal, son orchestre et ses danseurs participent à cette règle. C’est une société qui continue de « gigoter » alors qu’elle est au bord de la fin d’un siècle et d’un monde. Violetta, la courtisane ambitieuse sortie du roman de Zola, sorte de « nana » qui profite des feux de sa beauté pour échapper à la misère et s’étourdit dans l’amour artificiel et les compromis.
Costumes fin de siècle, estampes figées… espace vide peuplé de fantômes… c’est ainsi que la Violetta encore vivante se séparera de la Violetta à l’amour virtuel.

J’ai demandé au chef d’orchestre et à l’orchestrateur de travailler l’orchestre de chambre pour que celui-ci puisse différencier les atmosphères : d’un côté, l’écoute de la Violetta mourante et se remémorant son passé et de l’autre l’étourdissement de la fête. D’un côté la mélancolie d’un temps retrouvé opposé à une présence forte de l’autre.
On verra se confronter au cours de l’œuvre l’apparence et la vérité, le subliminal et le concret… c’est le sujet de cet opéra, c’est le sujet volontairement choisi par Verdi, ce qui explique les problèmes qu’il a eus avec le public et la censure aux premières représentations.

L’espace dramaturgique

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Un espace vide formé du nombre d’or des architectes, sorte d’équilibre apparent.
Trois bancs qui délimitent sur cet espace des circulations…
Une apparence d’espace clinique.
En fond de scène un écran destiné au visage sans masque de Violetta.
Cet espace est un lieu insolite qui porte les illusions de Violetta, sa persona.
L’écran, espace de fiction reflète le réel pour participer à l’individuation de Violetta, la Violetta libéré des masques.
L’espace scénique développera par ses espaces de lumière à la fois des lieux de jeux de masques, des éclairages partiels, comme un bal de marionnettes.
Violetta au soir de sa vie, entraînée par la maladie libératrice va dérouler son histoire avec un regard subjectif, elle va se libérer …
Dans l’acte chez Flora deviendra alors un bal de masques carnavalesques où les personnes redeviennent des pantins d’un jeu d’échec social.
L’acte précédent, l’acte de l’ébauche du bonheur stéréotypé, elle s’appliquera à détruire les symboles de cette extase romanesque…
Enfin avant le premier acte, celui de la rencontre « rêvée » d’un amour fou tel que l’imaginent tant de gens, on verra notre Traviata réelle, au seuil de la vie, au bout du conflit avec elle même se sauver dans la maladie.
Ainsi nous avons inversé certaines scènes pour accentuer le flash back mais aussi lui donner un sens mélodramatique et romanesque mais par dessus tout un regard clinique et dérisoire sur la « persona » « comédienne » qui joue son rêve…
L’agonie du personnage devient alors non pas rédemption mais connaissance de soi et de ses sources profondes. La libération.
C’est pour cela que j’ai souhaité un espace assez neutre, voire hiératique et des costumes où l’on distinguera difficilement les personnalités comme une vision hors du monde. Soit au milieu de la foule, soit seul !

Références cinématographiques

Renoir, La Règle du jeu
Bergman, Persona

Dans La Règle du jeu, Renoir, s’attaquait à la structure de la société avec ses classes, ses compromissions. À travers une fête légère se tissent différentes intrigues qui mènent à un drame symbolique : la chasse aux lapins et la chasse à l’homme. Et cette société s’auto-absout grâce à une empathie passagère.
Dans Persona, Bergman confronte une comédienne qui refuse de parler à son infirmière. Elle s’est murée dans le silence et le cinéaste, s’inspirant directement de Yung, nous fait traverser les miroirs, les personnes, les illusions et la réalité.
C’est pour cela que ces deux films sont une source d’inspiration, d’un côté, une société futile qui refuse de voir ses contradictions et de l’autre un personnage muré dans le silence, un regard sur les autres qui l’empêche, le rend lucide et lui permet la réalisation de soi.
Du côté de Renoir le marivaudage fluide inconscient d’une société finissante, de l’autre, chez Bergman une femme (Violetta) qui sauve sa vie en la quittant dans des gros plans au scalpel.

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